Contre la répression: solidarité avec les syndicats autonomes !

« En Biélorussie, les autorités persécutent et répriment depuis vingt-six ans le mouvement syndical autonome. C’est pour cela que nous avons été les seuls préparés à résister à la répression. » Tel est l’avis de Lizaveta Merliak, secrétaire internationale du syndicat biélorusse autonome BNP. « Nous avons pu souffler un peu pendant les fêtes de fin d’année, mais maintenant l’arbitraire est de retour. »

En août, lorsque Loukachenko, au pouvoir depuis des années, a une fois de plus remporté des élections truquées, les ouvrières et les ouvriers des entreprises nationales ont spontanément cessé le travail. De vastes manifestations ont aussitôt déferlé dans les rues, mais les forces de l’ordre ont muselé la foule avec brutalité. Beaucoup de manifestants ont été blessés, quelques-uns tués et des milliers arrêtés sans motif valable.

De nombreux activistes du mouvement syndical autonome sont désormais accusés d’avoir amorcé la grève, d’autres sont en prison ou en exil. Les syndicats autonomes ont quant à eux déposé plainte pour licenciements illégaux contre les entreprises. Ils ne pensent pas que les juges, proches du régime, leur donneront raison devant les tribunaux, mais ils sont résolus à exploiter tous les moyens à leur disposition.

Les syndicats autonomes doivent par ailleurs apporter un soutien à ceux de leurs membres qui ont été inculpés, emprisonnés ou licenciés. Mais il importe aussi d’intensifier encore l’organisation à partir de la base, afin de renforcer leur mouvement. Pour ce faire, leurs militant·e·s doivent absolument pouvoir compter sur notre solidarité.

La solidarité, les syndicats autonomes d’Algérie en ont également besoin. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, le régime de ce pays a multiplié ses attaques contre mouvement populaire Hirak et les syndicats autonomes qui le soutiennent. Alors que la protestation s’est déplacée de la rue sur les réseaux sociaux, ceux-ci sont devenus la cible du gouvernement.

L’action que nous lançons dans ce bulletin est donc destinée à soutenir les mouvements syndicaux autonomes d’Algérie et de Biélorussie dans leur lutte contre la criminalisation et la répression. Par notre solidarité, nous voulons leur donner plus de force.

« Stop à la violence ! » Des manifestant·e·s exigent que les autorités mettent fin à la répression.
Photo: REUTERS/ Vasily Fedosenko