Rapports annuels
Année après année, SOLIFONDS travaille sur différents projets.
Rapport annuel 2024
En réaction aux attaques des partisans, les Waffen-SS allemands et des fascistes italiens ont assassiné en automne 1944 des centaines de femmes, d’enfants et de vieillards, ainsi que des prêtres. Dans la seule commune de Marzabotto, près de Bologne, plus de 800 personnes ont été fusillées ou explosées à la grenade en l’espace de cinq jours. Un mémorial abrite aujourd’hui une cloche forgée à partir de matériel de guerre. Elle symbolise l’espoir de paix, celui de voir la guerre éradiquée à jamais.
Quatre-vingts ans plus tard, on massacre de nouveau des innocents, les forces d’extrême droite détiennent le pouvoir et les fascistes gagnent du terrain. L’avènement de la paix et l’abolition de la guerre paraissent bien loin.
La volonté et la persévérance de femmes et d’organisations populaires en Argentine, de syndicalistes israélo-palestiniens, de journalistes indépendants en Turquie ou de cueilleuses de thé au Sri Lanka nous prouvent que l’espoir demeure. Malgré toutes les difficultés, la lutte se poursuit inlassablement pour la justice, la participation politique ou des salaires de subsistance, mais aussi contre l’extrême droite et le fascisme.
Ces dernières années, le SOLIFONDS a pu soutenir ces combats et bien d’autres encore. Pour que nous puissions continuer à le faire, nous avons d’urgence besoin de votre aide. Merci beaucoup !
« Depuis plus de 200 ans, les cueilleuses de thé vivent dans un système d’esclavage.
Nous devons faire connaître leur situation aux personnes qui boivent du thé à travers le monde. Notre solidarité peut changer la donne. »
Rapport annuel 2023
« 40 ans pour les luttes de libération sociale » – Durant l’année écoulée, nos activités ont surtout été marquées par l’anniversaire du SOLIFONDS. Nous avons voulu saisir l’occasion afin de mieux faire connaître une lutte concrète pour le droit du travail. Dans le cadre du 1er Mai, nous avons invité une délégation hispano-marocaine de cueilleuses de fraises syndiquées. Lors de diverses conférences et rencontres, Soumia Benelfatmi et Zaina Issayh nous ont décrit avec force détails les conditions abusives dans lesquelles les cueilleuses, en majorité marocaines, vivent et travaillent à Huelva (sud de l’Espagne). Elles ont aussi témoigné du défi que représente le travail syndical alors que les travailleuses risquent d’être licenciées lorsqu’on les voit en compagnie de syndicalistes. Nos deux invitées ont en outre évoqué la collaboration de leurs syndicats au Maroc et en Espagne, qui veillent à informer les cueilleuses de fraises avant leur départ du Maroc et qui luttent ensemble pour les droits des travailleuses.
Cette visite a en outre donné lieu à des échanges avec des syndicats suisses : réunissant un public nombreux, une rencontre à Berne a par exemple soulevé des questions sur l’action des syndicats pour prévenir la précarisation des conditions de travail. Les témoignages de personnes employées dans la prise en charge 24 heures sur 24, le travail domestique et les services de livraison ont suscité une vive émotion et prouvé que le sujet est aussi d’actualité en Suisse.
Soumia Benelfatmi et Zaina Issayh n’ont cessé de souligner à quel point la solidarité est importante. « Savoir que nous ne sommes pas seules dans cette lutte pour les respects des droits fondamentaux des travailleuses nous donne de la force. »
Nous recevons d’ailleurs le même genre de remarque de nos autres organisations partenaires : la solidarité leur redonne force et courage, surtout en cas de difficultés. Dans la lutte pour la justice sociale, les succès se font souvent attendre. C’est un travail de longue haleine, notamment à notre époque, où l’autoritarisme gagne du terrain un peu partout dans le monde. Afin de poursuivre leurs luttes avec une énergie sans cesse renouvelée, nos partenaires doivent pouvoir compter sur notre soutien solidaire.
« Votre solidarité nous aide à faire entendre la voix des collecteurs et collectrices d’ordures du secteur informel »
Rapport annuel 2022
« Votre solidarité a eu une grande importance pour les mineurs, car elle les a soutenus dans leur grève. Vos lettres de protestation ont également eu un impact : savoir que des gens à l’autre bout du monde les soutenaient dans ce conflit du travail leur a redonné force et courage. » Voilà ce que Gianina Echevarría a souligné à plusieurs reprises lors de sa visite en Suisse, où elle représentait le syndicat de la mine de Glencore à Andaychagua, un village des Andes péruviennes. Pouvoir accueillir une délégation de nos partenaires fin avril, chose impossible depuis le début de la pandémie, a aussi insufflé de l’énergie à l’équipe du SOLIFONDS. Nous avons enfin de nouveau eu l’occasion de parler avec nos partenaires du Sud et avons pu mettre sur pied une série de rencontres et de conférences publiques. Rencontrer des représentant·e·s des organisations avec qui nous travaillons au lieu de devoir nous contenter de discussions en ligne nous a redonné du courage à tous, tant à nos partenaires qu’à nous-mêmes, et nous a confortés dans l’idée que nous luttons ensemble pour un monde plus juste.
Aurora García, l’une de nos coordinatrices, s’est aussi rendu compte de l’importance des contacts personnels lors de son premier voyage « officiel » : en Afrique du Sud, elle s’est entretenue avec nos partenaires sur place. Ce qui l’a surtout marquée, c’est la rencontre avec le mouvement des sans-toit Abahlali baseMjondolo, qui défend le droit au logement. Malgré les attaques dont il a fait l’objet (plusieurs militant·e·s ont été assassinés), le mouvement continue à construire des lotissements, où les sans-toit s’organisent en misant sur la démocratie participative et sur l’égalité de tous, quels que soient leur sexe ou leur origine (lire en page 23). Si cette visite a joué un grand rôle pour le mouvement, ses membres ont aussi souligné l’importance de nos lettres de protestation contre les assassinats et les agressions. Une jeune habitante d’eKhenana, l’un des lotissements d’Abahlali, a notamment déclaré : « Il est bon de savoir que nos actions sont reconnues. Votre solidarité est cruciale, car elle montre aux autorités de notre pays qu’une organisation en Suisse les observe. »
« Nous n’avions jamais pensé que nous allions devoir poursuivre la lutte pour la dignité et la justice sociale après l’apartheid ni que nous serions toujours confrontés à la répression et à la violence. Votre solidarité nous donne la force de poursuivre notre combat »
Rapport annuel 2021
« Lorsque mes parents travaillaient à Huelva, ils recevaient l’équivalent d’environ 30 euros par jour. Aujourd’hui, trente ans plus tard, nombre de cueilleuses ne touchent toujours que 32 euros. Les entreprises vont chercher des travailleuses migrantes, parce que leur situation est précaire, ce qui permet de les exploiter. » Voilà comment Nina, syndicaliste et ouvrière agricole, décrivait dans notre bulletin du 1er Mai les méfaits de la mondialisation économique dans l’agriculture.
Partout dans le monde, des personnes qui travaillent gagnent trop peu. Même la Banque mondiale a récemment constaté une hausse de la pauvreté extrême. Pour expliquer la chose, elle avance la pandémie de Covid-19, les conflits armés et le changement climatique. Selon Nina, c’est surtout la quête du profit et l’exploitation des personnes en situation précaire qui sont en cause.
Nos organisations partenaires luttent pour la justice sociale et la protection de l’environnement. Désormais, leurs militant·e·s veillent aussi à la prévention de la santé. Défendre les droits humains fondamentaux leur vaut souvent d’être criminalisés et persécutés. Il n’est pas rare qu’ils soient traités de terroristes et incarcérés pendant des années sans procédure aucune. Raison de plus pour les soutenir, faire connaître leur lutte et leur montrer qu’ils ne sont pas seuls.
« Grâce aux cuisines solidaires, nous luttons contre la faim et alimentons l’espoir et la résistance des gens »
Rapport annuel 2020
Marquée par le corona, l’année 2020 n’a été facile pour personne. Voilà pourquoi je tiens à commencer ce rapport annuel du SOLIFONDS par un grand MERCI.
Vous qui comptez parmi nos donateur·rice·s ou qui nous versez une contribution régulière, je vous remercie d’être restés fidèles au SOLIFONDS et d’avoir continué à soutenir notre travail, en versant parfois des dons uniques considérables pour des actions urgentes dans le cadre de la crise du Covid-19. Votre solidarité nous a confortés dans notre démarche et a surtout redonné force et courage à nos partenaires dans les pays du sud. D’un jour à l’autre, ceux-ci ont été appelés à fournir une aide d’urgence, sans abandonner pour autant leurs luttes politiques et sociales. Quand les gens n’ont plus de quoi se nourrir ou que le système de santé s’écroule, l’action s’impose. Face à de telles situations, nos partenaires ont accompli un travail remarquable et vous remercient pour votre soutien.
« Lorsque l’injustice remplace le droit, la résistance s’impose »
Rapport annuel 2019
« Nous pourrions exprimer notre solidarité avec les pays du tiers monde en luttant, ici, contre la croissance économique, qui détruit tout. » Telle est la conclusion d’un article sur le Symposium suisse de la solidarité, tenu en 1981 et qui a donné naissance, deux années plus tard, au SOLIFONDS. Selon l’auteur, le dogme de la croissance mène à une impasse, tout en multipliant les problèmes environnementaux. Aujourd’hui, près de quarante ans plus tard, le mouvement pour le climat veut que l’on renonce à la croissance et à la quête du profit. Ces deux moteurs du capitalisme mondial ont déjà fait trop de dégâts. L’environnement et le climat menacent de basculer.
Et ce n’est pas tout : creuser les montagnes, raser les forêts et détourner les rivières pour exploiter des matières premières rentables, vont de pair avec expulsions de populations locales, travail dangereux pour la santé, corruption de la classe politique, criminalisation et assassinat des opposant·e·s. Mue par le profit, la croissance économique lèse d’innombrables personnes sur toute la planète. À l’inverse, des groupes solidaires luttent pour la justice sociale et pour mettre fin à l’exploitation et à l’oppression. Sur tous les continents, les mouvements de femmes sont devenus des forces vives, qui dénoncent la politique néolibérale et ses conséquences, tout en s’opposant à la violence patriarcale et raciale ainsi qu’aux régimes autoritaires.
Inspirons-nous de l’élan féministe et du mouvement pour le climat, afin d’intensifier notre solidarité l’année prochaine !
« Pour que la société change vraiment, il faut que les femmes y jouent un rôle clé. »
Rapport annuel 2018
« Les femmes et les hommes qui luttent pour leur idéal de justice finiront par gagner.» Voilà ce que déclarent les activistes du Mouvement des sans-terre (MST) du Brésil, alors que l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro, ancien militaire de profession appartenant à l’extrême droite, annonce une aggravation de la répression, de la criminalisation et des expulsions. Ce qui distingue les organisations partenaires du SOLIFONDS, c’est que la persécution et l’oppression ne minent en rien leur volonté de se battre pour les droits fondamentaux, la paix, la démocratie participative, la terre et les écosystèmes.
Pour ces organisations, notre solidarité constitue certes un soutien essentiel, mais elle témoigne aussi de la lutte que nous menons ensemble pour un monde plus juste.
« Les femmes et les hommes qui luttent pour leur idéal de justice finiront par gagner. »
Rapport annuel 2017
« La solidarité nous rend forts ! » C'est par ces quelques mots que Zehra Khan, secrétaire générale de la fédération des ouvrières à domicile (HBWWF), a résumé l’immense succès remporté au Pakistan : sa fédération a amené la province du Sindh à élaborer une loi sur les ouvrières à domicile (5 millions dans cette seule région). Bientôt, elles pourront ainsi exiger que le droit du travail s’applique à leur activité. Ce succès a été obtenu grâce à la solidarité entre les ouvrières syndiquées, mais aussi grâce à notre appui solidaire.
Il arrive cependant que le succès se fasse attendre. Oscar Mollohuanca a dû patienter cinq années avant d’être innocenté et relaxé en été 2017. Maire d’Espinar (Pérou), il avait été inculpé en 2012 pour avoir fermement défendu sa commune contre une exploitation minière – alors propriété de la multinationale zougoise Xstrata. De la patience, il en faudra également dans le processus de paix en Colombie ou dans la lutte contre le régime autoritaire en Turquie, deux de nos grandes priorités ces douze derniers mois. Les changements politiques prennent du temps et la solidarité est toujours aussi indispensable, car elle donne la force de lutter pour un monde plus juste.
« La solidarité nous rend
forts ! »
Rapport annuel 2016
Le climat politique mondial n’a rien de rassurant: le populisme de droite et l’autoritarisme ont le vent en poupe, tandis que le racisme, les discriminations et l’exclusion s’aggravent sur tous les continents.
Partout dans le monde, des gens font obstacle à ces sombres tendances et développent depuis des années des solutions alternatives. Ils résistent à l’industrie minière et à l’agro-industrie qui détruisent leurs moyens de subsistance et s’opposent à un modèle économique qui ne cesse d’accroître la précarité de leurs conditions de vie et de travail. Dans le même temps, ils s’efforcent d’instaurer une société fondée sur la solidarité, la démocratie participative et le respect de l’environnement. Ils sont loin d’avoir la tâche facile : la criminalisation et les arrestations arbitraires sont à l’ordre du jour, notamment au Kurdistan, mais aussi en Colombie, au Pakistan ou en Egypte. Si les exemples mentionnés dans notre rapport annuel témoignent de leurs difficultés, ils montrent également que ces gens ne se laissent pas abattre. Il nous incombe donc de faire preuve de solidarité, afin de soutenir la lutte commune pour un monde plus juste et solidaire.