Les mouvements sociaux résistent aux assauts du néolibéralisme
Le Brésil traverse actuellement sa plus grave crise depuis la fin de la dictature militaire. La répression et la violence qui visent les couches les plus vulnérables de la population et les mouvements sociaux ont décuplé. Marielle Franco, activiste noire et femme politique de gauche à Rio de Janeiro, dénonçait sans cesse la militarisation des favelas et la brutalité de l’État, en particulier envers les jeunes Noirs des quartiers pauvres. En mars, elle a littéralement été exécutée en pleine rue. Sa compagne, Talíria Petrone, au rire contagieux (à droite sur la photo ci-dessus), se sait menacée.
Pendant ce temps, le gouvernement Temer, au pouvoir depuis la destitution de Dilma Rousseff il y a deux ans, poursuit sa stratégie néolibérale. Alors que les dirigeants actuels privilégient les intérêts du monde des affaires dans tous les domaines et privatisent à tour de bras, les dépenses publiques consacrées à la formation et à la santé ont été gelées. Le démantèlement des droits des plus faibles (ouvrières, ouvriers, femmes, autochtones, Noirs, sans-terre et petits paysans) continue et engendre des conséquences drastiques pour la population.
Les mouvements sociaux ont compris qu’ils doivent se mobiliser davantage pour défendre les droits fondamentaux : droits de la main-d’oeuvre et droit à la terre, au logement et à l’eau, pour n’en citer que quelques-uns. Ils ont souligné cette nécessité à l’occasion du Forum social mondial et du Forum alternatif mondial de l’eau, deux événements qui se sont déroulés en mars au Brésil et qui ont réuni une multitude de groupements sociaux du pays. Le mouvement des sans-terre (MST) occupe actuellement des terres en friche dans différents États du pays, afin d’accroître la pression en faveur de la réforme agraire prévue par la Constitution. Ce faisant, il applique ainsi des solutions visant à améliorer le sort de familles souffrant d’une précarité extrême. Dans les zones urbaines, le mouvement des sans-toit (MTST) occupe les parcelles non utilisées et les bâtiments inoccupés afin de promouvoir le droit au logement. Dans les favelas de Rio de Janeiro, des militants protestent contre l’occupation de leurs quartiers par l’armée et dénoncent la violence dont l’état fait usage à l’encontre des habitantes et des habitants.
Compte tenu de la situation qui règne au Brésil, les mouvements sociaux ont besoin de toute urgence de notre solidarité. L’énergie positive des militantes prises en photo nous y invite.