Journée d'action à Zurich pour les activistes indiennes et indiens des droits humains emprisonné·e·s

COMMUNIQUÉ DE PRESSE AMNESTY INTERNATIONAL SUISSE - GROUPE FEMMES ZURICHOIS et SOLIFONDS

Journée d'action à Zurich pour les activistes indiennes et indiens des droits humains emprisonné·e·s

Zurich, 12.06.2021 - Dans le cadre d'une journée d'action européenne, une manifestation suivie d'un rassemblement à Zurich aujourd'hui (samedi) a demandé la libération immédiate de 16 défenseuses et défenseurs des droits humains (connus sous le nom de BK16) en Inde.

Les BK16 sont 16 défenseuses et défenseurs des droits humains en Inde qui sont emprisonné·e·s depuis trois ans sans preuves et sans procès. Il existe également un lien avec la Suisse : l'un des prisonnières est l'avocate et syndicaliste Sudha Bharadwaj. Elle a soutenu les travailleurs temporaires des cimenteries indiennes de la société suisse Holcim, qui se battent depuis des décennies pour obtenir un emploi permanent et de meilleures conditions de travail auxquelles ils auraient droit en vertu de la loi.

Après une petite mais très impressionnante manifestation avec les portraits des 16 prisonnières et prisonniers, de la gare centrale à la place de Stauffacher à Zurich, des messages de solidarité ont été lus. "Nous protestons aujourd'hui dans de nombreux lieux européens et internationaux contre le fait que les BK16 font l'objet de fausses accusations pour avoir défendu les plus vulnérables de la société", a déclaré Stephanie Eger, du groupe Femmes zurichois d'Amnesty International Suisse. "Les BK16 doivent être libérés immédiatement. Leur vie est mise en danger dans des prisons surpeuplées face à la crise du Covid-19", a ajouté Yvonne Zimmermann du SOLIFONDS.

Des messages vidéo de parents et de compagnons ont mis en lumière la situation critique des défenseuses et défenseurs des droits humains en Inde. Par exemple, le syndicaliste indien Kaladas Deheriya a souligné que la syndicaliste et avocate Sudha Bharadwaj devait être réduite au silence pour son combat persistant contre le déplacement des communautés indigènes et la prédation toujours plus grande des entreprises. Et l'avocate Indira Jasing a affirmé dans un message vidéo qu'aujourd'hui en Inde, la loi est utilisée pour faire échec à l'État de droit.

Lors de la journée d'action, le groupe Femmes zurichois d'Amnesty International Suisse et SOLIFONDS ont recueilli des signatures sur une pétition demandant la libération immédiate de BK16. La journée d'action s'est terminée par une exposition de la photographe Karin Scheidegger et un atelier Bollywood.

Pour plus d'informations :


Amnesty Women's Rights Group Zurich : Stephanie Eger
Yvonne Zimmermann, Coordinatrice SOLIFONDS

Contexte de l'affaire :

Le 1er janvier 2018, des incidents de violence ont eu lieu dans la ville indienne de Bhima Koregaon, lorsque des personnes sans caste ont été violemment attaquées par des groupes nationalistes hindous après un évènement majeur. Cependant, la police n'a pas pris de mesures contre les responsables de ces violences. Au lieu de cela, des activistes des droits humains, des travailleurs culturels, une syndicaliste, des écrivains, des avocats et des universitaires de différents États qui avaient critiqué les politiques du gouvernement du Premier ministre Narendra Modi ont été accusés. À ce jour, un total de 16 critiques du gouvernement ont été emprisonnés dans ce contexte. Des documents que des pirates informatiques avaient introduits clandestinement dans l'ordinateur de l'un des prisonniers sont cités comme "preuves". Ce que les accusés ont en commun, c'est qu'ils défendent les personnes privées de leurs droits en Inde : les sans-caste et les membres des castes les plus basses, les adivasis (populations indigènes), les femmes, les travailleurs informels. Ils sont accusés en vertu de la loi antiterroriste (UAPA) et certains sont en prison depuis trois ans - sans procès. Malgré la pandémie, et malgré le fait que plusieurs des accusés ont Covid-19, les accusés sont toujours en prison.

SOLIFONDS